Optimiser la mémorisation à long terme

On a tous connu ce sentiment : passer des heures à étudier pour un examen et celui-ci à peine achever constater que l’on a très vite oublié tout ce qu’on avait appris. 

Heureusement, il existe des moyens d’optimiser la mémorisation à long terme et de transformer l’apprentissage en un processus de construction durable des connaissances.

Cet article explore le fonctionnement de la mémoire humaine, en se concentrant sur la mémoire à long terme.. Nous verrons ensuite comment stimuler l’engagement cognitif, clé de voûte pour une mémorisation efficace. Enfin, nous découvrirons comment la neuroéducation et l’ingénierie pédagogique peuvent nous épauler dans cette quête d’une mémoire infaillible.

Pourquoi la mémoire à long terme est-elle importante ?

La mémoire est la capacité du cerveau à stocker et à récupérer des informations. Elle est essentielle à l’apprentissage pour accumuler des connaissances et de développer des compétences tout au long de notre vie.

La mémoire à long terme est particulièrement importante pour plusieurs raisons :

  • Elle nous permet de conserver des informations importantes : des faits historiques, des concepts scientifiques, des langues étrangères…
  • Elle est indispensable à la réussite scolaire et professionnelle : retenir des instructions, apprendre de nouvelles compétences…
  • Elle contribue à la construction de notre identité et de notre personnalité : nos souvenirs nous définissent et nous permettent de comprendre qui nous sommes.

Comprendre la mémoire humaine

La mémoire est un processus complexe qui implique différentes régions du cerveau.

On distingue trois types de mémoire :

  • La mémoire sensorielle : enregistre très brièvement les informations captées par nos sens (vue, son, odorat…).
  • La mémoire à court terme : stocke temporairement l’information pendant quelques minutes. Sa capacité est limitée à environ 5 éléments.
  • La mémoire à long terme : conserve l’information de manière durable, nous permettant d’y accéder des années après son acquisition. Sa capacité est en principe illimitée.

C’est sur cette dernière que nous allons nous concentrer, car elle nous permet de retenir des informations cruciales durablement.

Les différents types de mémoire à long terme

Il existe deux types de mémoire à long terme :

  • La mémoire déclarative concerne les faits et les connaissances que nous pouvons verbaliser comme les dates historiques, le lieu de nos dernières vacances…
  • La mémoire non déclarative concerne les savoir-faire et les procédures automatiques comme conduire une voiture ou jouer d’un instrument de musique.

La mémoire à long terme : fonctionnement et importance

Le processus de mémorisation se déroule en plusieurs étapes :

  • 1. Encodage : l’information est transformée en une trace mnésique c’est-à-dire un format que le cerveau peut stocker.
  • 2. Stockage : l’information est conservée en mémoire pour être utilisée lorsque cela sera utile.
  • 3. Récupération : l’information stockée est accessible et peut être utilisée pour réaliser une tâche.

Optimiser la mémorisation à long terme : l’engagement cognitif à la rescousse

L’engagement cognitif désigne le niveau d’effort mental que nous investissons dans l’apprentissage. Plus nous sommes activement impliqués dans le processus d’apprentissage, plus la mémorisation à long terme sera facilitée. 

Qu’est-ce que l’engagement cognitif ?

L’engagement cognitif se traduit par une implication active dans l’apprentissage qui permet de renforcer les connexions entre les neurones. 

Pourquoi l’engagement cognitif est-il crucial pour la mémorisation à long terme ?

L’engagement actif est favorables à la mémorisation à long terme pour plusieurs raisons :

  • Implication active : lorsque vous êtes cognitivement engagé, vous n’êtes pas simplement passif dans le processus d’apprentissage. Vous réfléchissez activement, vous posez des questions, vous faites des liens avec ce que vous savez déjà. Cette implication active aide à renforcer les connexions
  • Élaboration : l’engagement cognitif implique souvent d’élaborer des explications ce qui amène à relier les nouvelles connaissances aux connaissances antérieures, à les réorganiser, à les reformuler. Cette élaboration aide à donner du sens à l’information et à la rendre plus mémorable.
  • Répétition et récupération : l’engagement cognitif peut également impliquer de répéter l’information de différentes manières et de la récupérer activement en mémoire, par exemple en essayant de se rappeler ce qu’on a appris ou en l’expliquant à quelqu’un d’autre. Ces stratégies d’apprentissage actives sont très efficaces pour consolider la mémoire à long terme.
  • Attention et concentration : l’engagement cognitif nécessite une attention et une concentration soutenues, ce qui est essentiel pour encoder efficacement les informations dans la mémoire à long terme.

La neuroéducation : exploiter les information de la recherche en neurosciences cognitive pour optimiser la mémorisation

Qu’est-ce que la neuroéducation ? 

La neuroéducation est un champ de recherche interdisciplinaire qui s’intéresse aux applications des neurosciences dans le domaine de l’éducation. L’objectif est de comprendre comment le cerveau apprend et de mettre en place des pratiques pédagogiques plus efficaces.

Principes clés issus de la neuroéducation pour optimiser la mémorisation à long terme

  • L’importance de l’engagement cognitif : comme nous l’avons vu précédemment, l’engagement cognitif est crucial pour la mémorisation durable.
  • Le rôle du sommeil : le sommeil est essentiel pour la consolidation des apprentissages. Il est donc important de dormir suffisamment pour mémoriser efficacement.
  • L’importance des révisions espacées : revoir l’information à des intervalles de plus en plus longs c’est-à-dire en augmentant progressivement le délai entre chaque répétition est une technique efficace pour renforcer les connexions neuronales et rendre la mémoire plus résistante à l’oubli.
  • Le testing effect ou apprentissage par auto-évaluation : cette stratégie d’apprentissage consiste à tester sa mémoire sur un sujet donné, par exemple en répondant à des questions ou en essayant de se rappeler ce qu’on a appris. Cette méthode a été démontrée comme étant très efficace pour la rétention à long terme.

L’ingénierie pédagogique numérique : concevoir des environnements d’apprentissage stimulants

Qu’est-ce que l’ingénierie pédagogique numérique ?

L’ingénierie pédagogique est une discipline qui vise à concevoir des environnements d’apprentissage efficients et adaptés aux besoins des apprenants. Elle s’appuie sur les sciences de l’éducation, la psychologie cognitive et les technologies éducatives pour créer des situations d’apprentissage qui favorisent l’engagement cognitif et la réussite de chacun. 

Comment l’ingénierie pédagogique numérique peut-elle optimiser la mémorisation à long terme ? 

L’ingénierie pédagogique numérique peut favoriser la mémorisation à long terme de plusieurs manières :

  • Conception de scénarios pédagogiques adaptatifs : L’ingénierie pédagogique numérique peut permettre de créer des scénarios pédagogiques qui s’adaptent aux besoins et au niveau de chaque apprenant, en proposant des activités et des ressources personnalisées. Cette approche favorise l’engagement cognitif et la motivation des apprenants, ce qui facilite la mémorisation à long terme.
  • Intégration de stratégies d’apprentissage actives : L’ingénierie pédagogique numérique peut intégrer des stratégies d’apprentissage actives, telles que le testing effect, l’apprentissage par problèmes ou l’apprentissage collaboratif, qui ont démontré leur efficacité pour la rétention à long terme.
  • Utilisation de supports multimédias : L’ingénierie pédagogique numérique peut permettre de créer des supports multimédias attractifs et interactifs, tels que des vidéos, des animations ou des serious game qui favorisent l’attention et l’engagement des apprenants et facilitent la mémorisation à long terme.
  • Répétition espacée et entremêlement : L’ingénierie pédagogique numérique peut permettre de planifier les activités d’apprentissage de manière à favoriser la répétition espacée et l’entremêlement, c’est-à-dire l’alternance de différents types d’activités et de contenus. Ces stratégies ont été démontrées comme étant très efficaces pour la rétention à long terme.
  • Évaluation formative et feedback : L’ingénierie pédagogique numérique peut permettre de mettre en place des évaluations formatives régulières et un feedback personnalisé, qui permettent aux apprenants de mesurer leur progression et de corriger leurs erreurs, favorisant ainsi la rétention à long terme sans erreur.

Vers une rétention pérenne

Les avancées de la neuroéducation et le digital learning offrent des perspectives prometteuses pour améliorer les capacités de mémorisation. En stimulant l’engagement cognitif et en créant des environnements d’apprentissage adaptés, il est possible d’optimiser la mémorisation à long terme et de maximiser le potentiel d’apprentissage de chacun.

L’enjeu est de taille, car la mémoire constitue un pilier de l’apprentissage. En s’appuyant sur les connaissances scientifiques et les outils numériques, il est possible de mettre en place des stratégies pédagogiques innovantes et efficaces pour favoriser une rétention pérenne de l’information.

En définitive, l’alliance de la neuroéducation et du digital learning ouvre de nouvelles perspectives pour l’apprentissage et la mémorisation, en permettant de concevoir des dispositifs d’apprentissage sur mesure, attractifs et efficaces, qui répondent aux besoins et aux attentes de chaque apprenant.