Oublions la théorie des styles d'apprentissage !

Un neuromythe est une croyance non fondée sur le fonctionnement du cerveau. Celle-ci peut être totalement erronée ou non démontrée par la recherche. 
Parmi les neuromythes les plus répandus, il y a la théorie des styles d’apprentissage qui distingue 3 types d’apprenants :

  • les visuels ;
  • les auditifs ;
  • les kinesthésiques.

Ils apprendraient mieux lorsque l’information leur serait présentée selon leur profil.

Mais la théorie des styles d’apprentissage est un neuromythe !

En effet, l’apprenant peut se sentir plus à l’aise avec une approche mais il s’agit d’une préférence et non d’une modalité de formation plus efficace pour lui. 
Plusieurs études ont voulu vérifier cette théorie et elles n’ont jamais obtenu de résultats probants alors que de nombreuses études ont pu démontrer que lorsqu’on utilise différents canaux sensoriels pour transmettre un contenu d’apprentissage celui-ci est mieux mémorisé.

Nous sommes tous auditifs & visuels & kinesthésiques

Selon le modèle de la mémoire de travail décrit par Baddeley et Hitch (1974), celle-ci traite d’une part les informations visuelles via le calepin visuo-spatial et d’autre part les éléments langagiers via la boucle articulatoire.
Par conséquent, utiliser une double modalité de présentation du contenu d’apprentissage en sollicitant l’auditif et le visuel :
✔ accroît les ressources attentionnelles de l’apprenant ;
✔ augmente la capacité totale de la mémoire de travail.
Le travail de ces chercheurs est également soutenu par les résultats de la méta-analyse de Ginns (2005).
Les outils de production de formations en e-learning permettent facilement les présentations multimodales.

Mais pour obtenir une grande efficacité quelques principes sont à respecter : 

  • la cohérence : aider l’apprenant à se focaliser sur ce qui sert son apprentissage et éliminer les distracteurs. 
    Pas d’images d’agréments, pas de musique en fond sonore, pas de multiples polices utilisées dans le but d’embellir la présentation…
  • la signalisation par la mise en saillance des informations importantes (texte en gras ou icônes par exemple) ou un changement d’intonation pour bien capter l’attention de l’apprenant lors des moments clés.
  • l’absence de redondance : éléments visuels et auditifs doivent se compléter et non se répéter. Qui ne s’est pas déjà ennuyé devant un formateur lisant mot à mot son diaporama ? 
    Par contre un propos présenté et détaillé à l’oral peut ensuite faire l’objet d’une synthèse écrite distribuée aux apprenants. Ainsi ceux-ci peuvent réellement se concentrer sur les explications transmises et chercher à bien les comprendre sans devoir prendre des notes durant l’écoute ce qui est une tâche cognitivement exigeante car la parole va dix fois plus vite que la prise de note.

Pour aller plus loin, consultez cet excellent lien.