L’engagement actif des apprenants : clé de la réussite en formation

Favoriser l’engagement actif des apprenants est un élément essentiel pour garantir une formation efficace et durable. Dans cet article, nous explorerons les concepts clés liés à l’engagement, en nous appuyant sur les travaux de Stanislas Dehaene et les recherches de Ryan et Deci. Nous verrons comment favoriser la motivation intrinsèque des apprenants et comment concevoir des tâches d’apprentissage qui les encouragent à s’investir pleinement.

Les piliers de l’apprentissage selon Stanislas Dehaene

Stanislas Dehaene, neuroscientifique et spécialiste de l’apprentissage, identifie quatre piliers fondamentaux dans le processus d’acquisition des connaissances. Ces piliers, soutenus par des recherches en neurosciences cognitives, fournissent des principes clés pour la conception de programmes d’apprentissage efficaces :

  1. L’attention : l’apprenant doit être réceptif et concentré sur les informations à assimiler. Pour capter et maintenir l’attention, il est important de présenter le contenu de manière attrayante et engageante, en utilisant par exemple des visuels percutants ou des anecdotes pertinentes.
  2. L’engagement actif : l’apprentissage ne se limite pas à la simple réception d’informations. Pour une assimilation optimale, l’apprenant doit s’impliquer activement. Cela peut se faire en l’encourageant à poser des questions, à résoudre des problèmes, à participer à des discussions ou à réaliser des projets pratiques. L’engagement actif permet de manipuler mentalement le contenu, favorisant ainsi la compréhension et la mémorisation.
  3. Le retour d’information : Le feedback est un élément essentiel de l’apprentissage. Il permet à l’apprenant de vérifier sa compréhension et d’ajuster ses stratégies d’apprentissage si nécessaire. Le feedback peut être positif, pour renforcer les comportements d’apprentissage efficaces, ou négatif, pour signaler les erreurs et les points à améliorer. Il est important que le feedback soit précis et constructif, qu’il soit adapté aux besoins et au niveau de l’apprenant et qu’il soit fourni en temps opportun. En effet, dans certains cas, un feedback immédiat peut être le plus approprié, par exemple lorsque l’apprenant est en train de pratiquer une compétence et a besoin d’une correction immédiate pour éviter de consolider une erreur. Dans d’autres cas, un feedback différé peut être plus bénéfique, par exemple lorsque l’apprenant a besoin de temps pour réfléchir et de tester différentes stratégies avant de recevoir un feedback.
  4. La consolidation mémorielle : l’apprentissage est un processus qui se poursuit dans le temps. Pour que les connaissances soient stockées de manière durable dans la mémoire à long terme, elles doivent être consolidées. La consolidation mémorielle peut être favorisée par la répétition espacée, c’est-à-dire la révision régulière du contenu à des intervalles de plus en plus longs, et par le sommeil, qui joue un rôle clé dans la consolidation des apprentissages.

La théorie de l’autodétermination de Ryan & Deci

La théorie de l’apprentissage de Stanislas Dehaene et la théorie de l’autodétermination de Ryan & Deci sont deux approches complémentaires pour comprendre et optimiser le processus d’apprentissage.

Les recherches de Ryan et Deci ont mis en évidence que la motivation intrinsèque est la plus puissante et la plus durable pour favoriser l’engagement de l’apprenant dans le processus d’apprentissage. Bien que cette motivation soit personnelle, elle peut être nourrie par un cadre propice construit sur plusieurs facteurs clés :

  1. L’autonomie : l’apprenant doit se sentir maître de ses actions et décisions pour développer son engagement. Pour cela, il est important de lui offrir des choix et des responsabilités dans son apprentissage. Par exemple, il peut choisir les activités qu’il souhaite réaliser ou déterminer l’ordre dans lequel il souhaite les aborder. L’autonomie est étroitement liée au pilier de l’engagement actif, car elle permet à l’apprenant de s’impliquer davantage dans son apprentissage.
  2. La maîtrise : lorsqu’un apprenant se sent compétent et efficace dans ses activités, il est plus enclin à s’investir dans son apprentissage. Pour favoriser ce sentiment de maîtrise, il est important que les tâches proposées soient adaptées à son niveau de compétence et de fournir un feedback régulier et constructif pour aider l’apprenant à progresser et à prendre conscience de son évolution.
  3. La finalité : l’apprenant doit comprendre le sens et l’utilité de ce qu’il apprend pour être pleinement engagé dans son apprentissage. Pour relier les connaissances développées en formation à des situations concrètes, il convient de montrer comment elles peuvent être utilisées dans la vie réelle.

Favoriser l’engagement l’actif

Pour encourager l’engagement actif des apprenants, voici quelques stratégies pédagogiques à envisager :

  1. Proposer des tâches cognitives exigeantes : les exercices variés qui demandent à l’apprenant de réfléchir, d’argumenter et de résoudre des problèmes sont efficaces pour favoriser l’engagement actif. L’apprentissage par problème est une méthode à considérer, ainsi que la variété des types d’exercices pour maintenir l’intérêt et la motivation.
  2. Favoriser les échanges et les discussions : les interactions avec d’autres apprenants ou avec le formateur stimulent l’engagement actif. Les forums, les ateliers et les séances de questions-réponses sont des opportunités à saisir. La création d’un environnement d’apprentissage collaboratif peut également être bénéfique.
  3. Utiliser l’apprentissage par problème : cela permet à l’apprenant de mobiliser ses connaissances et ses compétences pour résoudre des situations problèmes complexes. Cette méthode favorise la réflexion, l’argumentation et la prise de décision.
  4. Adopter l’approche pédagogique d’apprentissage par projet : l’apprenant travaille sur un projet concret (réel ou réaliste) et applique ses connaissances et ses compétences. Cette méthode encourage l’autonomie, la prise d’initiative, la planification et la métacognition.
  5. Mettre en place un apprentissage collaboratif pour permettre à l’apprenant de travailler avec d’autres vers un objectif commun. Ils échangent des idées, mutualisent leurs connaissances et argumentent leurs points de vue. Cette dynamique renforce l’engagement et la compréhension collective.
  6. Utiliser l’apprentissage coopératif où chacun réalise une partie du projet pour mettre l’accent sur la répartition des rôles et des tâches au sein du groupe ce qui engage la responsabilité individuelle et collective.

Du rôle de formateur à celui de facilitateur

Chercher à favoriser l’engagement actif des apprenants modifie la posture du formateur. Moins centré sur la transmission de contenu, le facilitateur devient guide et garant d’un climat propice à l’expérimentation et aux tâtonnements. Voici comment il peut jouer ce rôle avec succès :

  1. Créer un cadre sécurisant :
    • Le facilitateur doit établir un environnement où les apprenants se sentent en confiance. Cela encourage la prise de risques et l’exploration.
    • Un cadre bienveillant favorise également le sentiment de maîtrise, essentiel pour la motivation.
  2. Mettre en place des outils collaboratifs :
    • Les outils digitaux sont des alliés précieux. Forums, plateformes de partage, espaces collaboratifs : ils facilitent les échanges et la coopération entre apprenants.
    • Le facilitateur doit guider les apprenants dans l’utilisation de ces outils et les encourager à collaborer.
  3. Guider et soutenir les apprenants :
    • Le rôle du facilitateur est d’accompagner les apprenants tout au long de leur processus d’apprentissage.
    • Il fournit des stratégies, des ressources et des conseils pour optimiser leur parcours.
  4. Développer l’autorégulation et la métacognition :
    • Le facilitateur encourage les apprenants à réfléchir sur leur propre apprentissage. Des outils d’autoévaluation, de planification et de suivi sont essentiels.
    • La communication non violente et l’assertivité facilitent également les interactions en groupe.
  5. Stimuler la pensée critique :
    • Les défis et les activités proposées doivent encourager la réflexion et l’exploration de nouvelles idées chez les apprenants. Ils doivent également les amener à remettre en question leurs idées préconçues.
    • Le facilitateur peut poser des questions provocantes, susciter des débats et encourager la curiosité intellectuelle.

Favoriser l’engagement actif des apprenants est une clé pour une formation réussie. Une bonne connaissance des processus cognitifs d’acquisition des connaissances permet de créer des environnements d’apprentissage formatifs et bienveillants. Ceux-ci nourrissent la motivation intrinsèque et favorisent l’investissement des apprenants.

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